L’histoire du scrapbooking : de sa création à sa forme actuelle

Le scrapbooking, appelé aussi collimage ou créacollage (francisations principalement utilisées au Québec), est une technique créative complète qui consiste à introduire des photographies dans un décor en rapport avec le thème souhaité. Il s’agit donc de mettre en scènes ses souvenirs d’une manière plus esthétique qu’un simple album photo. Le scrapbooking est un terme anglais composé des mots « scrap » (morceau, bout, reste) et « book » (livre). Mais quelles sont les origines de ce loisir créatif?

Sur les traces des ancêtres et des origines du scrapbooking

Les premières traces de scrapbooking remonteraient selon le livre de Susan Pickering Rothamel, « Encyclopedia of Scrapbooking Tools and Techniques », au XVIème siècle. Les intellectuels consignaient leurs pensées dans des carnets où ils collaient des articles découpés dans les journaux ou d’autres objets suivant leur inspiration. Au XVIIème siècle, en Allemagne les jeunes filles créaient des livres d’amitié dans lesquels elles collaient des mèches de cheveux. Elles décoraient ensuite les pages avec des dessins et divers objets tels que rubans, fleurs, boutons…

D’ailleurs, un album créé par la gouvernante de la reine Victoria (1819-1910) a été retrouvé et mis aux enchères en 2017. Dans cet ouvrage on retrouve des lettres, des dessins et même des morceaux de vêtements et des cheveux de la reine.

Dès le XVIIIème siècle, les hommes et les femmes de la « bonne société » s’adonnent à ce loisir créatif appelé alors « common-place book ». Tel que Thomas Jefferson (1743 -1826), un des pères fondateurs des Etats-Unis, collait dans un livret de cuir les articles de journaux concernant son mandat présidentiel.

Le mot « scrap » apparaît alors au XIXème siècle. Il désignait alors des coupures de journaux et des morceaux de papiers colorés utilisés pour décorer et personnaliser des albums.

Les dates qui ont marqué l’évolution du scrapbooking

Certains événements ont influé sur l’évolution du scrapbooking, voici quelques dates clés :

1825 : La première revue dédiée au scrapbooking est publiée en Grande-Bretagne. Elle présentait des techniques pour réaliser un scrapbook.

1826 : Le livre de John Poole « Manuscrit Gleanings and Literary Scrapbook » donne des méthodes et des techniques pour réaliser et conserver des scrapbook.

1839 : Jacques Louis Daguerre divulgue le premier procédé photographique, une véritable révolution est en marche.

1854 : Le terme scrapbooking est officialisé et répertorié dans l’Oxford English Dictionary.

1888 : Kodak commercialise le premier appareil photographique portatif. La photo devient facilement accessible. Cet évènement change la conception du scrapbooking.

1914 : Face à la première guerre mondiale, l’engouement pour le scrapbooking diminue.

1940 : La production massive d’albums photos relance l’activité du scrapbooking.

1976 : Après la publication du livre d’Alex Haley, Roots (Racines), la généalogie devient un véritable phénomène de société aux États-Unis. Le scrapbooking redevient alors une activité populaire.

1980 à 2000 : période charnière dans l’histoire du scrapbooking

Depuis le XVIIIème siècle, le « scrap » est une activité pratiquée chez les mormons. Il s’agissait plus particulièrement de « scrap » religieux. En 1980, la publication d’un livre intitulé « Keeping Memories Alive » de Marielen Christiansen, membre de la communauté des mormons change l’histoire du scrapbooking. Cette activité perd alors son caractère religieux.  Elle fonde une société qui porte le nom de sa devise : We Invented Scrapbooking. Le succès est immédiat et elle donne des séminaires à travers tous les États-Unis pour expliquer le concept. Les premiers « Cropping« , réunion de scrappeurs (personnes qui pratiquent le scrapbooking), qui s’échangent techniques, idées et astuces apparaissent.

Le phénomène arrive en Europe dans les années 2000, grâce à la traduction d’ouvrages, de magazines et de sites internet.  Le nombre d’adeptes ne cesse de grandir. Les ateliers destinés à apprendre les techniques du scrapbooking fleurissent ici et là.

2007 à aujourd’hui :  le digital au service du scrapbooking

En 2007, la création d’un logiciel appelé Studio-Scrap donne la possibilité de mettre le numérique au service du scrapbooking. On parle alors de digiscrap : abréviation de Digital Scrapbooking.

Au départ le scrapbooking traditionnel et le virtuel partent de la même idée : choisir des photos et les mettre en scène selon la créativité de chacun.   Le scrapbooking manuel demande l’utilisation de papier, de colle et de ciseaux. En scrapbooking digital, c’est avec l’ordinateur qu’on fait le même travail. La fonction « retour-arrière » permet de corriger les erreurs, de plus le partage des créations terminées peut se faire par le biais des réseaux sociaux et par mail.

On peut se procurer sur internet des kits de scrap digitaux, gratuits ou payants, appelés freebies. Avec des logiciels de retouche de photos on peut créer ses propres embellissements.

Au fil de son évolution le scrapbooking s’est adapté aux techniques modernes mises à disposition. Que l’on soit adepte de la créativité numérique ou de la méthode traditionnelle, l’apprentissage du scrapbooking est désormais facile d’accès. Nous pouvons d’ailleurs voir un retour phénoménal au fait-main, « DIY » depuis peu. Un article à ce sujet vous sera bientôt proposé!

Si vous êtes plutôt attirés par le scrapbooking manuel, n’hésitez pas à me contacter pour accueillir un atelier à domicile à Montesson (78360) ou dans la Boucle de Seine!

Article invité du 30/11/2021

Merci à Jocelyne Bailly pour les recherches et la rédaction de cet article.

(Formation Liberté Rédacteur Web chez FRW)